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June D. Waltsky


June D. Waltsky


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MessageSujet: ♣ Rooftop ♣   ♣ Rooftop ♣ I_icon_minitimeJeu 14 Juin - 21:16

♣ Rooftop ♣ 234604rooftop1
JUNE


J’étais assise dans le vide, mes jambes nues contre la paroi verticale de l’immeuble, des chaussures à plateformes bleu canard les alourdissant et me rappelant la loi de la gravité qui aurait raison de moi à 300 mètres au-dessus du sol. C’était un building du centre-ville qui me plaisait bien, je ne savais pas à quoi il ressemblait d’en bas, je n’aurais pas pu le reconnaitre en marchant dans la rue, mais c’était le toit qui m’intéressait. Un des plus hauts de la ville. Je l’avais trouvé en vagabondant de toits en toits, comme il m’arrivait de le faire avant, en marchant plus haut que tous ces gens qui parcouraient les trottoirs en bitume.

Mon regard se tourna vers l’est. Le soleil se levait. Je n’avais pas dormi de la nuit, trop occupée à satisfaire mon publique, puis il avait fallu que je passe au Snake Ring pour superviser un échange de marchandise avant de pouvoir rentrer chez moi, vers les 5 heures du matin. Là je n’avais pas trouvé le sommeil. Je me suis contentée de déposer Shisora sur son socle, de boire un café et puis je suis ressortie. Mais par la fenêtre cette fois ci. Puis il avait fallu refaire le chemin découvert des mois plus tôt et le parcours n’était plus qu’une question d’habitude, même avec des chaussures à plateformes.

Les bourrasques d’altitude collaient ma robe bleue courte à mes cuisses et faisaient onduler ma veste en laine couleur crème dans mon dos, accompagnée de mes cheveux longs et actuellement bruns. Ça ne me dérangeait pas, le vent. Le vent qui galopait entre les gratte-ciels, faisait la course avec lui-même en glissant au-dessus du monde. J’aurais voulu pouvoir faire pareil, me laisser glisser dans le vide, succomber à la gravitation pendant un instant et puis l’ignorer enfin et parcourir les distances qui nous séparent du reste du monde. Je connais déjà la route venant de l’ouest, mais je n’aurais jamais le courage de quitter Rosewood en direction de l’inconnu. De connaitre ce sentiment à nouveau, celui de rester en apnée pendant des heures, celui qui nous serre le cœur lorsqu’on fait un pas dans le noir sans savoir si notre pied va trouver le sol ou nous faire basculer dans le vide…
Je me demande quels genres de paysages s’étendent au-delà de nos frontières, quelles architectures et machines mystérieuses restent ainsi hors de portée de notre connaissance. Je me souviens de ma surprise en arrivant dans cette ville. J’ai vu des lumières au loin, grimpant haut dans le ciel, j’ai d’abord cru à des lanternes, mais elles ne bougeaient pas, immobiles sur un fond noir. J’ai traversé des rues inconnues, des routes en bitumes dont je n’avais pas l’habitude et surtout, surtout je me suis demandé si je n’avais pas en partie perdue la vue. Les murs gris, les trottoirs gris, tout était gris autour de moi, moi qui n’avait toujours parcouru que des rues peintes aux couleurs vives. Je n’étais pas habituée à un tel paysage urbain, à ces immeubles d’acier et de verre, je n’aurais jamais pu imaginer une ville pareille. J’avais vu des châteaux-forts en grosses pierres grises dans des livres imagés se trouvant dans la bibliothèque de la famille, des châteaux bien différents de celui qu’on avait alors. Et c’est à eux que j’ai d’abord songé en voyant Rosewood de jour, j’ai eu le sentiment d’être au cœur d’un de ces anciens châteaux mais qu’une civilisation futuriste aurait conjugué à son présent. Et maintenant me voilà tout en haut d’une de ces tours fortifiée, comme une minuscule sentinelle scrutant l’horizon. En fin de compte, les oiseaux sont bien les seuls à être libres, mais je doute qu’ils se rendent compte de leur chance.

Je me penche en arrière, appuyant mes mains sur le toit, les bras tendus et renversant ma tête pour faire face au ciel se teintant lentement d’un bleu-gris pâle. J’ignore pourquoi mais je me sens à l’abri ici, loin des gens, loin du sol. Peut-être parce qu’on associe le ciel à la liberté, et qu’ici j’en suis plus proche ? Peut-être. Comment savoir quelle logique régit nos sentiments. Je ferme les yeux et bascule la tête contre mon épaule… La fatigue me gagne un peu mais je n’ai pas envie de rentrer me coucher. Non, je veux rester encore pour voir la ville s’éveiller, pour regarder le ciel changer alors que le soleil s’y élève et puis voir le nombre de fourmis que je sais humaines s’accroitre dans les rues, tout en bas. Puis je suis tranquille ici, près des nuages, loin du sol. Avec pour seule autre présence ces petits êtres de plumes. Mes compagnons du ciel…
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