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 ♣ L'ombre au clair de lune ♣

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June D. Waltsky


June D. Waltsky


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MessageSujet: ♣ L'ombre au clair de lune ♣   ♣ L'ombre au clair de lune ♣ I_icon_minitimeMar 25 Sep - 23:32

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Il était tard et la jeune femme marchait à pas rapides dans la rue déserte. Ses talons résonnaient sur le goudron de la route qu’aucune voiture ne parcourait plus. A cette heure-ci, en banlieue, les gens restent chez eux. L’écho de ses pas se réverbéra entre les murs de briques rouges avant d’être balayé par le vent qui commençait à se faire de plus en plus froid, glacial presque. Seuls les tags collés aux murs donnaient un peu de couleurs à cette rue, couleurs quoique ternies par l’obscurité devant laquelle les lampadaires aux ampoules brisées avaient capitulé. La victoire de l’ombre sur la lumière. Comme des voleurs qui ne veulent se faire prendre, collés immobiles à la pénombre des murs, les dessins illégaux semblaient épier la demoiselle, la suivre de leurs yeux gribouillés à la craie ou à la bombe dans un silence presque sinistre. Inquiétant. Inquiétant, pour une personne autre que June. La Lune se fichait de marcher seule dans la nuit, elle n’a pas peur des démons qui y glissent. L’Enfer, elle l’a déjà vu. Elle l’a vécu. Alors bon. Elle sortait tout juste d’un bar de la guilde, le Dame de sang, où elle avait dû superviser l’échange d’une mallette pleine de billets contre une autre pleine de munitions. Des cartouches de semi-automatiques. Des amateurs, dans 80% des cas. Aujourd’hui les pros préfèrent utiliser des armes plus discrètes, plus classes aussi. Eh oui, l’arme d’une personne en dit long sur elle. Bref, elle devait donc rejoindre la bouche de métro la plus proche pour rentrer chez elle, en centre-ville. Foutue banlieue. Si un des premiers lieutenants s’était libéré elle n’aurait pas eu à venir jusque dans ce trou à rat. Mais Alexy était occupé avec Leo, elle ne savait pas à quoi d’ailleurs, mais cela devait sans doute être important et Morgan quant à lui… Oh, Morgan, on ne savait jamais vraiment ce qu’il faisait de ses soirées. Un coup à droite, un coup à gauche. Il était sûrement à une fête stupide mais c’était lui le chouchou de Leo, alors à quoi bon discuter les ordres… Mais quand même, ça l’énervait, elle, celle qui fut autrefois une princesse de fouler ce sol pourri pour aller dans un trou pourri où tous les ivrognes de la banlieue se retrouvaient pour boire un alcool pourri. Sans parler de la présence de Trevis. Ca ne l’étonnait pas du tout qu’il ait été affecté au Dame de sang. Ça lui allait bien comme endroit, sale et grossier. Et répugnant.

June accéléra le pas, ses bottines blanches lacées de soie martelant la peau dure de la ville. Elle souffla dans ses mains pour les réchauffer car le froid humide s’accrochait à elle. Faut dire qu’elle n’était vêtue que d’un short en jean moulant et d’un chemisier jaune pâle, son unique armure contre le froid étant le long manteau en cuir blanc qui flottait derrière elle à chacun de ses pas. Shisora quand à lui était accroché à sa ceinture, la lame damassée reposant tranquillement dans son fourreau blanc laqué aux ornements mélancoliques. June ne sortait jamais sans son katana. Même lorsqu’elle allait donner un spectacle elle le prenait avec elle, allant parfois jusqu’à l’emmener sur scène, l’accrochant en travers de son dos pour investir le rôle d’une jeune guerrière. Les fans aimaient ça, quand elle jouait un personnage sur scène dans des tenues excentriques, ils hurlaient son nom et celui de son gimmick de façon hystérique à chaque fois. Et elle leur envoyait des clins d’œil et des baisers avant d’entamer le refrain de ses chansons aux sonorités électro-pop. Y’en a même qui s’évanouissaient pendant ses concerts. Quelle idée. Elle avait parfois du mal à comprendre comment ces inconnus pouvaient autant l’aimer alors qu’ils ne connaissaient rien d’elle.

…Comme un papillon de nuit obnubilé par mon éclat…

Elle devait maintenant être à une centaine de mètres du métro quand des bruits de bouteilles brisées se firent entendre. Des rires fusèrent de la ruelle voisine et instinctivement June posa la main sur la poignée de Shisora. Ils y avaient plusieurs rires, plusieurs bruits de pas aussi. Et d’autres bouteilles brisées. June présuma qu’ils étaient au moins 5, qu’ils étaient tout proche… et qu’ils étaient bourrés. Elle continua cependant sa route, espérant passer inaperçue mais une bouteille de bière vint éclater à côté de son pied droit, éclaboussant ses bottines blanches d’un fond de bière brune. Elle s’arrêta net, regardant les gouttes d’alcool perler le long de sa botte.

- Eeeehhh poupééééée !

L’un des hommes beuglait en sa direction, suivi par les rires abrutis des quatre autres.

- Tu… Tu veux qu’on t’raccompagne, peeuut-être ?
- Le bâtard, il est bourré !
- Eeeh matte comment elle est bonne !

June sentit leurs regards comme des charognards devant un bout de viande.

- Retourne toi qu’on voit ton visage !

Elle soupira et leur fit face, affichant un air visiblement très agacé.

- Ouuuh elle est farouche la gazelle ?
- Foutez-moi la paix, ok ?
- Eh bande de bâtards, vous entendez comment elle nous parle ?
- On va la mater nous, la méchante fille.

La demoiselle les regarda sans bouger alors qu’ils tentèrent de former un cercle autour d’elle, les regardant chacun droit dans les yeux.

- T’es pas pressée de rentrer hein ?

Elle se contenta de fixer celui qui lui faisait face.

- Alors quoi ? T’as perdu ta langue ? J’vais t’aider à la retrouver moi, ta langue, lui dit-il en accompagnant son propos d’un geste buccal obscène.

La colère montait en elle. Shisora était toujours là, immobile, caché sous son long manteau de cuir blanc qui lui tombait jusqu’à mi mollet. Encore une phrase abjecte de plus et elle les tuait, tous. L’enfoiré qui lui faisait face ouvrit la bouche, s’apprêtant à énoncer sa propre sentence alors que la main de la Lune se dirigeait déjà vers son arme, quand un raclement de gorge les coupa net tous les deux. June détourna son regard vers la silhouette qui venait d’apparaitre quelques mètres derrière l’homme. Dans la pénombre elle ne put distinguer grand-chose, mais son visage semblait anormalement pâle, comme s’il portait un masque lui donnant une allure fantomatique. Oui, c’était comme une apparition spectrale.

… Comme un vieux fantôme que le vent agite au fond du jardin, par une nuit de pluie…
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MessageSujet: Re: ♣ L'ombre au clair de lune ♣   ♣ L'ombre au clair de lune ♣ I_icon_minitimeSam 29 Sep - 10:46

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«Tous les spectres ne sont pas méchants.»


La nuit l'environnait de toute sa noirceur, comme si la lumière n'osait s'approcher de lui. Des lambeaux épars de brume rôdaient autour de lui, planant au-dessus du sol comme de vieux compagnons. La lumière des réverbères se mit à grésiller et l'atmosphère sembla se refroidir. Dante Inferno était là, et comme toujours, ses apparitions avaient quelque chose d'étrange, comme s'il était un spectre n'appartenant pas vraiment à ce monde-là. Il était l'âme damné de Rosewood. Si vous le cherchez vous ne le trouverez pas, mais il apparaitra toujours quand vous vous y attendez le moins. Sans se soucier le moins du monde des hommes qui entouraient la jeune femme il s'avança vers elle, l'air affable, le sourire aux lèvres. Il portait son fidel Wonderlander posé sur son épaule.

-Bonjour mademoiselle Waltsky. Je passais dans le coin et il m'a semblé que l'éclat de la lune se troublait. Rosewood est une ville pleine de menaces la nuit, vous ne devriez pas vous promener seule. C'est la femme en noir elle-même qui m'a mise sur votre piste. La femme en noire voit tout, elle est omnisciente. Un jour vous la rencontrerez peut-être et elle vous mettra alors sur la voie du salut, mais vous devrez mériter cette rencontre. Ce n'est cependant pas le moment pour parler de cela il me semble. Ces messieurs semble attendre, que diriez-vous de nous débarrasser d'eux ?

L'un des hommes qui étaient restés jusque-là muets sembla récupérer soudainement conscience.

-Hé mais c’est de moi qu’il parle ce bâtard ?

Dante dirigea vers lui son regard, ses yeux vairons avaient cette étrange faculté de vous glacer le sang dès qu’ils se posaient sur vous. C’était comme si Dante pouvait voir votre âme, la scruter jusqu’en son fondement et y déceler vos plus intimes secrets. L’homme recula d’un pas, mais l’alcool rend intrépide. Pour ce pas qu’il fit en arrière il en fit deux en avant et lança une bouteille vide droit sur son visage. La bouteille tournait tandis qu’elle parcourrait la distance qui la séparait du visage spectral de Dante, mais avant qu’elle ait pu l’atteindre le co-gm des White Thorn lui asséna un coup avec la culasse de sa Winchester qui, tenue par le canon, lui servait de batte de baseball. La bouteille explosa sous le choc. La scène passait au ralentit. Ce qui restait dans la bouteille de bière éclaboussa celui qui l’avait lancée, mais il n’eut pas le temps de réagir que déjà la crosse du Wonderlander le frappait en pleine tête l’envoyant rouler à terre, inconscient. Les autres restaient figés, l’un d’eux fit tomber la bouteille de vin qu’il tenait par terre.

-Messieurs si vous le voulez bien je vous prierais de bien vouloir nous laisser à présent. Ce soir la ville est en paix, ne perturbons pas son humeur, cela pourrait ne pas être à notre avantage.

-mais… il l’a défoncé.. il l’a…
-Oui on a vu ce qu’il a fait !

L'homme qui venait de parler semblait plus sobre que les autres. Il tenait à la main un long couteau à la lame luisante et acérée. Celui-là ne les laisserait pas s'en aller ainsi. On lisait la soif de vengeance et de sang dans son regard, et le regard qu'il jeta à June ne fit que confirmer les craintes de Dante.

-On est plus nombreux que vous. Toi le cadavre tu peux te tirer, on te fera pas de mal si tu t'en vas s'en faire d'histoires. Nous on veut juste s'amuser un peu avec la petite dame.

Un claquement résonna dans la ruelle, Dante venait de charger son arme. Il avait bien compris qu'ils ne s'en tireraient pas sans se battre. Mais il sentait la ville s'éveiller, et lorsqu'elle était réveillée elle réclamait toujours son tribut, un sacrifice. Seul le sang pouvait la replonger dans son sommeil sans fin. Les habitants de la ville n'étaient qu'un immense garde-manger, une source infinie de tribus avec lesquels elle s'amusait et qu'elle tuait lorsqu'elle s'en lassait. Les autres villes avaient raison de dire que Rosewood était maudite. Ils avaient raison de rester loin, de ne pas s'approcher. Ils étaient tous condamnés, mais pour Dante, la sentence était déjà tombée depuis longtemps.

Tandis que ses sourcils se fronçaient le brouillard se leva. Il ne s'interposa pas entre June et leurs agresseurs. Elle était une guerrière et il était temps pour elle de le prouver. La ville avait apparemment décidé de lui imposer cette épreuve et Dante ne pouvait pas l'y soustraire. Il pouvait néanmoins l'aider. La plupart des spectres préféraient ne pas intervenir, rester en retrait, lui en revanche avait décidé de revenir parmi les vivants. Sortir de la tombe où avait été enterré son ancien lui afin de donner un coup de pouce à ceux qui n'avaient pas encore atteint la vérité. Il n'était pas un ange gardien, il n'était pas un chevalier servant et encore moins un prince charmant. Il était la plus curieuse et sinistre des créatures issue de l'enfer de Dante.


Dernière édition par Dante Inferno le Mar 30 Oct - 22:53, édité 2 fois
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June D. Waltsky


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MessageSujet: Re: ♣ L'ombre au clair de lune ♣   ♣ L'ombre au clair de lune ♣ I_icon_minitimeMar 9 Oct - 2:10

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Le fantôme parla.

- … Ce n’est cependant pas le moment de parler de ça il me semble. Ces messieurs semblent attendre, que diriez-vous de nous débarrasser d’eux ?

Pas le moment de parler de ça ? Il venait de l’appeler par son nom, de lui parler d’une femme en noire omnisciente et dieu sait quel autre délire. C’était qui ce type. June se sentit soudainement lasse, l’ombre d’un instant. Elle était d’abord tombée sur cinq connards, et maintenant elle avait droit à un cinglé. Bon, il connaissait son nom, certes, mais au final il y avait beaucoup de gens dans cette ville qui le connaissaient alors qu’elle n’était même pas au courant de leurs existences. Un fan peut-être. Un taré qui l’avait vu sortir du bar ou je-ne-sais quoi et qui l’avait suivie, un stalker. Il y avait des tas de gens louches issus de son public qui auraient pu la suivre ainsi dans la rue. Quant à la femme en noire… Ca la fatiguait rien que de supposer que cet homme n’était autre qu’un marginal (y’avait qu’à voir son allure, son visage blanc et ses lèvres surpeintes, sans parler des habits) qui se voulait mystérieux ou qui planait, tout simplement. Il avait surgit de l’ombre à ce moment-là en pensant que ce serait son moment de gloire, qu’il la sauverait, elle, l’idole, l’étoile montante de Rosewood. Conneries. Elle n’avait besoin de personne, et encore moins d’un cinglé.

- Vous êtes-
- Hé mais c’est de moi qu’il parle ce bâtard ?

Bâtard-boy l’empêcha de questionner l’homme sur son identité. Et la scène qui suivit eut pour conséquence de remettre en question les premières pensées que la jeune femme eut vis-à-vis du fantôme.
La bouteille tournoya dans les airs, elle vola droit vers le spectre et June eut la certitude que si la crosse de sa carabine n’avait pas fait voler le projectile de verre en éclats, elle lui serait passé à travers. La bouteille explosa en un bruit presque mélodieux suivit du crépitement des gouttes s’écrasant au sol. June avait assisté à la scène comme on assiste à un spectacle qui vous coupe le souffle. Immobile, elle avait vu les moindres détails, ses lèvres rosées encore entrouvertes sur la question avortée. Celle-ci ressuscita dans son esprit. Vous êtes qui, merde ? Le bruit cassant d’une bouteille de vin rencontrant le sol la tira de son état d’hypnose. La jeune femme se redressa bien droite et pinça les lèvres. Elle tourna la tête vers le garçon dont la bouteille venait de glisser des mains. Il tremblait et fixait le fantôme en bégayant. Elle roula des yeux. Allons bon. June se retourna vivement vers l’inconnu, ses cheveux bruns s’envolant brusquement dans l’air froid de la nuit avant de retomber doucement dans son dos, encre brune s’écoulant le long de son manteau de cuir blanc.

- C’est quoi ce délire ? Lâcha-t-elle froidement.

Mais personne ne semblait l’écouter. Un des hommes recouvra la parole, suivit d’un deuxième qui paraissait être le plus sobre des cinq. June soupira.

- On est plus nombreux que vous. Toi le cadavre tu peux te tirer, on te fera pas de mal si tu t’en vas sans faire d’histoires. Nous on veut juste s’amuser un peu avec la petite dame.

Elle vous emmerde la petite dame.

June se retourna vers l’interlocuteur et vrilla ses yeux noirs dans les siens. Elle ne laisserait pas son honneur se faire bafouer par de telles paroles. S’il pensait qu’elle se sentirait inférieure et intimidée par la situation il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Tout ça parce qu’il était un homme, et elle une femme. Tout ça parce qu’ils étaient cinq, et qu’elle était seule. Bravo, y’avait de quoi être fier. Elle posa la main sur la poignée de Shisora. Un rictus se dessina sur son joli visage à la vue du couteau que tenait l’homme. Ridicule, songea-t-elle en comparant à la lame parfaite de son compagnon de route.
Un claquement traversa l’air. Une arme à feu qu’on charge. Le fantôme jetait les dés. C’était au tour du groupe des cinq de jouer. Quitte ou double ? Mais ils restèrent là, aucun ne prit la fuite. Double, donc. Ses doigts caressèrent les lanières de cuir tressées autour de la poignée de Shisora avant de se resserrer fermement autour. Un brouillard se leva doucement, comme émanant du bitume même. Sérieusement, qu’est-ce qu’elle foutait au milieu de ce bordel ? Elle se jura de se défouler sur Morgan dès leur prochaine rencontre. Elle aurait pu être tranquillement chez elle à l’heure qu’il est au lieu d’être plantée là, au milieu de nulle part, en compagnie d’une brochette de connards et d’un… D’un fantôme ? La jeune femme se rendit compte qu’elle n’avait pas réussi à le qualifier autrement depuis son apparition. Elle se retourna vers lui.

- Vous êtes-qui, vous ? Je vais peut-être enfin avoir une réponse à mes questions, si ce n’est pas trop vous demander !

Elle le regarda droit dans ses yeux asymétriques.

- Je m’en sortais très bien seule, vous êtes qui pour avoir la prétention de penser pouvoir me sauver ? Je suis tout à fait capable de me débarrasser seule de ces pauvres types.
- Eh surveille ton langage péta-
- TOI LA FERME DUCON.

La lieutenant des Black aboya à bâtard-boy en dégainant son sabre dans sa direction à la vitesse de l’éclair. La lame damassée brilla froidement sous l’éclat sinistre que prenait la lumière des lampadaires à travers la brume. Le tranchant de Shisora coupa immédiatement la parole à l’individu qui recula d’un pas, imité par ses congénères. June pivota lentement son visage vers le spectre.

- Alors, tu vas me dire qui t’es ? Je n’apprécie pas tellement qu’on se mêle de mes affaires et encore moins qu’on me fasse la charité. J’ai pas besoin de toi.

La fierté de la Lune ne l’autoriserait pas à accepter l’aide d’un inconnu. Etait-ce d’ailleurs vraiment sa fierté qui était en jeu ? Ou n’était-ce pas plutôt sa culpabilité. Elle se devait d’affronter cela seule. C’était la peine qu’elle avait à purger pour son crime. Seule. Elle avait fait tomber l’Enfer sur ses terres et l’avoir vécu ne suffisait pas à combler la punition qu’elle pensait encore mériter. Elle avait beau vouloir laisser tout ça derrière, le gout du sang et les visions du passé ne cessaient de la tourmenter. Parce que malgré sa fierté et son orgueil elle se sentait coupable, responsable de son propre malheur et elle s’en voulait, et elle voulait se punir d’avoir ainsi souffert, en se forçant à souffrir encore plus. C’était paradoxal et pourtant si logique à la fois. Quelqu’un devait payer pour ce qui s’était passé et elle savait pertinemment qu’elle n’aurait jamais le courage de repartir vers l’est et de retrouver ceux qui avaient mis sa ville à feu et à sang. Mais il y avait encore une personne qu’elle avait sous la main et qui faisait partie de ces responsables. Et cette personne c’était elle.

La brume naviguait entre les poteaux et le long des murs, glissant sur les façades et allant lécher les fenêtres, rendant les vitres opaques, comme pour censurer la scène, s’assurer de l’absence de témoins.

- J’attends une réponse.

L'éclat de la lune se ternit dans le ciel.
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MessageSujet: Re: ♣ L'ombre au clair de lune ♣   ♣ L'ombre au clair de lune ♣ I_icon_minitimeMar 30 Oct - 22:52

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«Tous les spectres ne sont pas méchants.»


La brume dansait toujours autour de lui. Bien qu'elle ait emplie la ruelle, des lambeaux effilochés de ces vapeurs fantomatiques semblaient flotter en particulier autour de lui. Ses yeux vairons ne se détachaient pas de ceux de June. On aurait dit qu'il sondait son âme, qu'il pouvait lire dans son esprit. Les yeux de Dante donnaient toujours cette impression à qui croisait son regard, et pourtant il était impossible de rien voir dans le sien. Froid et distant, il agissait de façon étrange, intervenant quand on s'y attendait le moins. Il était un fantôme, un spectre, personne ne savait qui il était ni d'où il venait.

-Je suis Dante Inferno jeune fille, mais tu as sans doute entendu parler de moi sous le nom de Dreamer.

Dreamer, le bras droit de Ice, guilde master des White Thorn. C'était bien là tout ce que l'on pouvait dire de lui. Personne ne savait rien de lui ni de son passé. Administrativement il n'existait pas, certains disent que son nom n'est en réalité qu'un pseudonyme. Sa véritable identité personne ne la connait. Un jour il est apparu sans que l'on sache d'où il venait. Certains émettent des hypothèses, mais rien n'est sûr. La plupart des gens préfèrent dire qu'il ne s'agit là que de légendes...

-Ne soyez pas offensée par mon intervention ma dame. Je sais que vous n'êtes nullement faible, mais plus tôt nous en auront fini avec eux et plus tôt je pourrais m'entretenir avec vous.

Levant le bras d'un air nonchalant il se cala son fusil contre l'épaule et tira. La seconde d'après un crâne explosait et la cervelle giclait avec un bruit visqueux. D'un claquement Dante rechargea une nouvelle fois son arme tandis qu'un des hommes s'enfuit à toute allure. LE spectre ne tuait presque jamais, mais cet homme était un violeur et la ville réclamait son offrande. Comme tout bon serviteur, Dante devait satisfaire les désirs de son maître. Ceux qui n'avaient pas fuis semblaient être prêts à se battre. Les insultes fusaient à son encontre, mais Dante les ignorait. Ils le maudissaient d'avoir tué leur ami, mais de nombreuses femmes auraient pu le remercier. Il pouvait lire la haine dans les yeux de ces hommes, il y lisait aussi leur soif de vengeance. Il ne voulait pas les tuer. Mais s'ils en arrivaient là il n'hésiterait pas. C'était leur choix de se battre, pas le sien. Lui il n'avait fait que faire le ménage. Trop d'ordures s'amoncelaient dans les ruelles de Rosewood. Il fallait bien que quelqu'un l'en débarrasse. Un homme s'élança en hurlant vers June, dans leur dos. Il ne bougea pas d'un pouce, June se chargea elle-même de contrer le coup.

Comme s'il s'était agi d'un signal, les hommes s'élancèrent vers eux, brandissant des armes diverses. L'un d'eux avait un firesword, aussi envoya-t-'il se loger dans sa cuisse une de ses cartouches. La crosse de sa winchester s'occupa quand à elle de faire bon accueil à la mâchoire du suivant. Les dents et le sang giclèrent hors de sa bouche et l'incompréhension ainsi que la surpriseflotaient encore dans ses yeux exorbités par la douleur quand un nouveau coup de cross le frappa à la tempe. L'homme tomba par terre, inconscient ou mort on n'aurait su le dire. Dante entendait la jeune femme se battre à côté de lui. Ils n'avaient jamais combattu ensembles et pourtant il y avait une certaine harmonie dans leur façon de se battre. Ils ne se gênaient pas, attaquait d'un côté puis de l'autre , gérant parfaitement les adversaires. Peut être était-ce dû à cette apparente omnisciente du spectre, ou peut être pas.

Les hommes qui leur faisaient face commençaient à douter de leur capacité à vernir à bout d'eux. La grande gueule était toujours là.Celui qui voulait apparemment tant "se farcir" la belle jeune femme. Dante rechargeait sa winchester calmement, parcourant l'assistance du regard.

-Alors alors.... On dirait bien que notre nombre s'est amoindri mes cher amis. Il est vrai qu'il se fait tard... Peut-être devriez vous rejoindre ceux qui sont partis?

L’autre homme commençait à douter.Sans doute l'oeuvre de June. D'un pas hésitant, d'abord, puis courant ensuite, il quitta la ruelle à toutes jambes. La grande gueule, lui, ne bougea pas. Son regard suintait de haine, mais sa colère n'était pas légitime. Dante recula d'un pas.

-June je vous laisse vous occuper de celui-ci après tout c'est à vous qu'il a fait offense. C'est à vous de décider de son châtiment.

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